Témoigner de la Shoah pour ne jamais oublier



Répondant à l’invitation de Mme Catherine Henrion, professeure de français, plusieurs membres de l’association pour la mémoire des enfants juifs déportés de Lorraine sont intervenus devant plus de 200 collégiens et lycéens pour témoigner de l’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

Plus de 100 lycéens et plus de 100 collégiens ont rencontré les membres de l'association.
En introduction, M. Jean Chevalier, directeur-adjoint, a souligné l’importance de ce moment, préparé de longue date, qui prend une dimension particulière après les événements tragiques de ce début d’année. « Vous faites partie des dernières générations d’élèves qui auront eu le privilège de rencontrer des victimes directes de la Shoah, cela vous aidera à faire vivre et à transmettre à votre tour et avec force les valeurs de la République ».

MM. Henri Rozenfarb, Albert Rowek, Maurice Quenet et Mme Chat
A l’aide de photographies et de documents d’époque particulièrement émouvants, M. Henri Rozenfarb a retracé l’histoire des juifs en Lorraine et en France depuis le moyen-âge jusqu’à la solution finale mise en place par le régime Nazi et à laquelle a collaboré l’Etat français. A la fin de son intervention, il a invité les élèves à  méditer cette citation de Primo Lévi : « Qui oublie son passé est condamné à le revivre ».

Maurice Quenet et Albert Rowek - Stenay, le 29 janvier 2015
Ensuite M. Albert Rowek, rescapé d’Auschwitz et de la marche de la mort qui a suivi le départ du camp, a, dans un témoignage bouleversant, raconté le drame et l’horreur que fut sa vie d’adolescent depuis son arrestation, le jour de ses 14 ans jusqu’à son retour dans sa famille d’adoption après avoir perdu presque toute sa famille. Ensuite M. Maurice Quenet a expliqué comment il a eu la vie sauve, protégé, caché pendant toute la guerre par « des gens biens » et notamment par M. Vigneron, policier de la ville de Nancy, qui avait fabriqué à ses parents de vrais faux papiers.


Les questions des élèves, parfois émus aux larmes, furent riches et nombreuses : « - Quelle a été votre plus grande peur ? - Entendiez-vous des cris provenant des chambres à gaz ? - Avez-vous toujours votre tatouage ? » et celle-ci adressée également à M. Rowek : « - Avez-vous de la haine pour les allemands ? - Non, bien entendu, ce ne sont pas les allemands qui m’ont fait cela mais les Nazis ! » 

Avec comme conclusion ce conseil : Ne dites jamais « Les » : Les juifs, les allemands, les étrangers… ne faites jamais d’amalgames, de généralités car cela mène au racisme, à la xénophobie, à l’antisémitisme, à la haine de l’autre et au malheur de l’humanité !


La séance de questions s'est prolongée longtemps après la fin de la conférence

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